5 jours de rando sur le tour des dents du midi

Fin septembre 2023, nous avons eu l’occasion d’une semaine en amoureux ! Plus beaucoup de refuges sont encore ouverts à cette période et nous voulions randonner en itinérance. J’ai trouvé la rando du tour des dents du midi, dans le Chablais suisse. Ce petit trekking a été parfait pour notre semaine !

J’ai beaucoup aimé ce tour, car il y a beaucoup de logements tout au long du parcours. Les étapes « obligatoires » pour avancer d’hébergement en hébergement sont assez courtes, et de nombreuses variantes viennent agrémenter le parcours selon l’état de forme (et la météo…). Pour préparer et réserver votre parcours, je vous conseille le site internet du tour très bien fait : https://www.dentsdumidi.ch/fr . Vous y trouverez les différentes étapes possibles avec les durées de parcours et les logements. Pour récupérer les cartes, je vous conseille d’utiliser le site Suisse Mobile (https://schweizmobil.ch/fr/ete) sur la partie randonnée à pied, vous aurez accès aux chemins balisés. Pour cela (j’ai eu du mal à trouver, alors je vous dis comment accéder à la carte des chemins 🙂 ), allez sur la loupe et recherchez le lieu que vous souhaitez (ici dents du midi); puis ajoutez les chemins en mettant un calque « la suisse à pied ».

Nous avons choisi les formules en demi pension et avons amené nos piques niques pour la semaine. La suisse reste chère donc ça chiffre vite … Nous portions donc uniquement des vêtements de rechanges, de pluie, les piques niques et notre eau du jour.

Maintenant, place à la description de nos différentes étapes !

Jour 1 – Champéry au refuge de susanfe

Passage du roc coupé
Passage du roc coupé

3h de route plus tard, nous avons rejoint Champéry ! Nous nous sommes garés le long du bois, proche du parking du grand paradis. Notre voiture n’a eu aucun problème sur les 5 jours. Le chemin de randonnée commence tout proche (par un chemin jaune sur suisse mobile). On s’élève directement pour rejoindre le tour des dents du midi à proprement parler. Il y a un passage joli vers roc coupé où l’on marche dans un chemin comme creusé dans la roche (voir la photo).

Le chemin se poursuit jusqu’à rejoindre un pont suspendu assez impressionnant au dessus d’une rivière qui doit se déchaîner lors de crues. On délaisse un premier hébergement possible (bonavau) pour poursuivre en direction du pas d’Encel. Je n’avais pas repéré que ce passage était réputé difficile. Il faut effectivement mettre les mains pour passer, mais rien d’insurmontable selon moi.

On débouche finalement dans un champ avec un immense troupeau… Gloups, patous en prévision… surtout qu’en Suisse ils peuvent avoir des kangals, des chiens encore plus gros que les patous. Mais non, on ne verra pas de chien, que des moutons! On arrive tranquillement à notre objectif du soir : la cabane de Susanfe, dite aussi la cabane du bonheur !

La cabane de susanfe sera le seul hébergement qui ressemble à nos refuges. Isolé en pleine montagne, avec une ambiance de refuge : repas collectif unique servi tôt, dortoir au dessus de la salle de vie. L’accueil y est très sympathique et on passe un agréable moment à caresser le chat et les biquettes 😀 On admire le coucher de soleil entouré par les montagnes, dont le mont Ruan qui impose avec ses glaciers.

Jour 2 – Refuge de susanfe à l’auberge de salanfe, via la haute cime

Le sommet de la Haute Cime, vue depuis l’antécime

Aujourd’hui, c’est sommet ! Direction le sommet des dents du midi, avec sa haute cime ! L’itinéraire du tour des dents du midi n’impose pas de passer par ce sommet, c’est une variante en aller retour de 750 m de dénivelé. La bifurcation se passe au col de Susanfe que l’on rejoint sans difficultés depuis la cabane du même nom. J’avais choisi de faire le tour dans ce sens pour cette étape là : c’est ainsi que le sommet de la haute cime nécessite le moins de dénivelé positif dans la journée.

Nous avons foi en la suisse et laissons un sac en bas pour ne pas avoir à le porter. En route pour la haute cime ! Le chemin n’est pas tracé sur suisse mobile car il n’est pas balisé. Il vous faudra suivre les cairns. Le début du parcours est simple à trouver alors que la fin est plus délicate, et nous sommes montés là où cela nous a semblé bien sans trop suivre de marques… C’est pour des randonneurs avertis car cela reste raide, un chemin mal tracé dans les cailloux. La montée fait montée sèche car on voit notre objectif quasiment tout du long (attention à l’antécime qui peut faire des fausses joies).

Si vous vous demandez si cela vaut le coup de monter : un grand OUI ! La vue d’en haut est extraordinaire. A 360°C on voit des montagnes à une distance incroyable. Une sensation de haute montagne accessible en rando, cela ne se rate pas ! Si vous êtes sujets au vertige, cela peut être compliqué car c’est surplombant en haut (ou quasiment). Je me suis assise et tenue à la croix n’étant pas hyper à l’aise debout !

Il était temps de redescendre rejoindre nos sacs, puis d’attaquer la longue descente jusqu’à l’auberge du soir : l’auberge de Salanfe. Peu après le col de Susanfe, vous aurez le choix entre 2 itinéraires. Nous avons pris l’itinéraire marqué sur la carte. Il est plus aérien que l’autre. A nouveau rien d’incroyable selon moi, mais cela rajoute du piment à la marche j’aime beaucoup ! La fin devient un peu longue car plus plate, et on en est à 1400m de dénivelé négatif… L’arrivée sur le lac sur le plat donne surtout envie de l’auberge 😀

L’auberge de Salanfe est un immense bâtiment au bord du lac. Ce lac est artificiel avec un gros barrage, et nous avons cru que c’était la centrale hydroélectrique au début… L’auberge n’a pas de charme particulier. Elle est surtout très bien placée dans un lieu magnifique. Les dortoirs sont grands et il y en a beaucoup. Beaucoup de personnes peuvent dormir là. La nourriture du soir n’a pas été très bonne, elle faisait industrielle. Je ne reviendrai pas ici pour l’auberge, mais son emplacement reste incontournable !

Jour 3 – Auberge de salanfe à Mex

3e jour de marche. C’est souvent là que la fatigue se fait sentir. On a choisi de faire une étape courte pour se reposer. Nous sommes allés le matin sur le barrage explorer la berge « à l’ombre » du lac avant d’attaquer notre étape. Elle commence par la montée au col de Jorat que l’on atteint en 300m de dénivelé. Les seuls de la journée ! On verra ici nos seuls bouquetins du séjour de loin. La saison de la chasse a commencé alors ils ne sont que dans des lieux escarpés. Nous en verrons beaucoup au sommet de la dent du Salentin. Nous avions prévu initialement d’y aller, mais cela nécessite de l’équipement d’assurage (corde et baudrier) que nous n’avons pas. Après le col, commence une loooongue descente. Elle casse les pattes sur un chemin type 4×4. Notre descente est agrémentée par la rencontre d’un garde chasse avec qui on discute pendant au moins une demie heure. C’est très intéressant de comparer l’approche suisse et française.

Nous arrivons ensuite au village de Mex où j’ai réservé le soir un Bed and Breakfast. L’auberge est fermée (fin de saison) donc je pense que nous sommes les seuls à pouvoir dormir là… C’est l’auberge qui m’avait aiguillée vers le B&B. Il est très bien et nous avons bien mangé le soir un repas qu’ils nous avaient préparé. Nous sommes en autonomie complète : la clé est dans une boîte à clé avec par contre des petits mots d’explications. Même sans échange, c’était bien.

Mex est un agréable village, avec de belles vues sur d’autres montagnes. On y a fait un joli petit tour l’après midi là où l’envie nous a porté.

Jour 4 – Mex à l’auberge de Chindonne, option dent de Valerette

Prochaine destination : l’auberge de Chindonne ! A nouveau une étape assez courte souvent cumulée avec l’étape précédente. Le départ s’effectue dans une forêt où on retrouve de l’humidité et où on passe même sous une cascade ! Il y a plusieurs chemins possibles et nous avons choisi celui qui descend directement. Nous avons eu un doute si nous ne nous étions pas trompés car le balisage n’est pas top à cet endroit. Mais non, on arrive bien au pont pour traverser la rivière.

Sur l’autre versant, c’est le côté suisse champêtre comme on l’imagine ! On traverse les troupeaux de vaches. C’est impressionnant car elles sont parfois joueuses et s’approchent… A nouveau un choix est possible. Nous avons choisi la trace directe plus raide, à travers les vaches. Cela s’est bien passé. Nous voulions ensuite rejoindre la dent de Valerette avant de redescendre vers Chindonne. Mais un panneau nous a prévenu qu’on rentrait dans un alpage avec patou, alors qu’en contournant par Chindonne il n’y avait pas de troupeau. Il n’en a pas fallu plus pour que l’on rejoigne directement notre auberge 😀

L’auberge de Chindonne est accessible par la route. Elle conserve un certain charme cependant. L’ambiance y est détendu et agréable. Les dortoirs ressemblent à des dortoirs d’auberge de jeunesse mêlés à un refuge (les lits sont tous collés en bas flanc). Le repas du soir sera très bon avec un menu randonneur bien copieux !

Après avoir posé nos affaires à l’auberge de Chindonne, on a rechaussé nos chaussures de rando pour rejoindre la pointe de la Valerette, 500m de dénivelé plus haut. Grand bien nous a pris de cette motivation ! On grimpe au travers d’une forêt au début, puis dans les myrtilles avant d’arriver à une crête absolument sublime. La vue est dégagée et splendide. Un peu plus loin, une halte au refuge de la Valerette s’impose. Pas possible d’y dormir, mais rien qu’à regarder comme ça c’est beau ! Il a été refait récemment et la vitre panoramique sur les dents du midi est incroyable. Nous poursuivons la crête mais devrons faire demi-tour car on ne voit pas le chemin de descente que nous avions repéré. On coupe pour rejoindre un autre chemin plus bas afin de rentrer pour le bon repas de l’auberge.

Cette petite variante est à ne pas rater selon moi. Elle est vraiment très jolie !

Jour 5 – Auberge de Chindonne à Champéry

Dernier jour, une grosse étape nous attend à flanc des dents du midi. Il s’agit de rejoindre Champéry au fond de la vallée, alors que nous ne sommes qu’au début ! On débute par le chemin emprunté la veille pour rentrer de la crête de la Valerette en terrain connu. On traverse une zone de chasse, mais sans problèmes. Notre chemin entre ensuite dans une zone de rût du cerf. L’odeur caractéristique marque le début du territoire et puis surtout nous sommes en pleine période du brâme. Ils brament dans tous les sens ! Il est 10h du matin, c’est épatant ! On les voit à moins de 100m de nous, on les entend brâmer. On restera quasiment 1h à les observer dans ce vallon. C’est magique ! Nous passerions bien la journée là, mais nous ne sommes qu’au début de la rando, et il y a des kilomètres à parcourir encore. En quittant la zone de rût (rappelez vous c’est marqué par l’odeur), on voit un panneau explicatif sur le vallon de Chalin. C’est donc une zone bien connue et protégée pour les cervidés.

Il faut ensuite que l’on se remette de nos émotions, nous n’avons pas le temps pour la variante par une œuvre de land art vers le lac de Soi et continuons notre chemin. Chemin qui va croiser pour la première fois un troupeau de mouton … Mais c’est super bien géré ! Il y a bien les patous, mais le berger est présent (donc fin des problèmes), et quand bien même ! A l’entrée du parc, il y a, le nom des chiens, la conduite à tenir pour passer sans problème et si jamais cela ne le fait toujours pas son numéro de téléphone. Donc aucune crainte à passer le troupeau !

Les vallons au pied des dents du midi se suivent et nous arrivons jusqu’à un refuge du tour, fermé à cette époque : la cabane d’Antème. Le cadre est magnifique avec le lac du même nom, Antème au pied des dents du midi. Ce sera notre lieu de pique-nique (tardif) ! Le chemin poursuit ensuite dans les myrtilles avant de plonger dans la forêt pour la grande descente (qui fait mal aux genoux) jusqu’à Champéry et le parking de la voiture.

En conclusion, cette rando sur le tour des dents du midi nous a beaucoup plu par bien des aspects : les étapes « obligatoires » sont assez courtes et permettent à chacun de moduler sa randonnée selon ses envies ; les journées sont très variées avec des passages haute montagne avec la haute cime, des alpages entre Mex et Chindonne, les cerfs du vallon de Chalin, ou encore le lac de Salanfe. Je vous recommande donc +++ ce trekking accessible !  

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